Avec ses oeillères nucléaires, le Conseil fédéral mène le pays dans l’impasse énergétique

Une large majorité des participants à la consultation – cantons, villes, associations environnementales, organisations de consommateurs, milieux économiques progressistes et acteurs du secteur énergétique – rejettent ce contre-projet. Ils appellent le Conseil fédéral à maintenir le cap vers un avenir énergétique renouvelable, sûr et indépendant, au lieu d’opérer un virage stratégique risqué. Le gouvernement continue d’ignorer trois problèmes fondamentaux :

• Incompatibilité avec les énergies renouvelables : les centrales nucléaires sont rigides et ont des coûts fixes très élevés. Elles ne peuvent pas être utilisées en complément des énergies renouvelables. Miser sur le nucléaire revient à freiner la production du solaire et de l’hydroélectricité.
• Risques d’accidents et déchets radioactifs persistants : les nouvelles centrales nucléaires poseraient toujours des problèmes inacceptables. Les technologies dites « alternatives » sont encore inexistantes. En raison des délais de planification et de construction extrêmement longs, le nucléaire transforme l’approvisionnement en électricité en véritable jeu de hasard.
• Pas de nécessité de changer de cap : en 2024, la Loi sur l’électricité a été approuvée par 68,7 % des votants, confirmant clairement la transition énergétique. Elle répond aux défis de l’approvisionnement hivernal en misant sur une production nationale accrue à partir de l’hydroélectricité et du photovoltaïque. Changer de cap reviendrait à saboter cette avancée.

Le Parlement a désormais l’opportunité d’éviter une impasse énergétique. Il peut stopper la dérive du Conseil fédéral et remettre la politique énergétique suisse sur une voie fiable et stratégique.

L’appel de l’Alliance Sortons du Nucléaire : le Parlement doit refuser d’entrer en matière sur le contre-projet et rejeter clairement l’initiative nucléaire. Il doit au contraire accélérer la transition énergétique – en développant les renouvelables, en renforçant les réseaux électriques, en soutenant les solutions de stockage saisonnier et les batteries flexibles, et en intégrant pleinement la Suisse au réseau électrique européen.

« La Suisse a besoin aujourd’hui d’un leadership énergétique clair, pas de débats symboliques autour de technologies nucléaires dépassées. Le Parlement doit choisir la voie de la sécurité d’approvisionnement et de la protection du climat grâce aux renouvelables. »

Florian Kasser – président de l’Alliance Sortons du nucléaire.